Laëtitia de Bazelaire

Laëtitia de Bazelaire, artiste sculptrice bois métal céramique

Biographie

L’artiste sculpteur Laëtitia de Bazelaire est née à Dijon en 1973.

Elle grandit auprès de parents tous deux artistes en marqueterie sur bois, premiers lauréats récompensés par le prix de l’Intelligence de la main lancé par la ­Fondation Bettencourt en l’an 2000. Après des études aux Beaux Arts puis à l’École Boulle, elle sort diplômée d’un DMA en 1998, et poursuit sa ­formation aux ­Ateliers Beaux Arts de la Glacière en taille directe de pierre, de marbre et de bois.

En 2001, elle installe son atelier dans une ancienne échoppe en bois de la rue Sainte Marthe (Paris X). Elle participe à de nombreux symposiums internationaux dans le monde entier : Italie, Espagne, Portugal, Allemagne, Russie, Chine, Népal, Iran, Bolivie, Transylvanie. Et réalise ainsi des oeuvres monumentales en pierre, marbre ou bois.

Ses oeuvres sont entrées dans des collections particulières où municipales mais aussi dans des jardins et musées nationaux : Art Garden Museum de la ville de Téhéran, Musée ­Hermann Brachet de Kaliningrad, Park National de Berhingen en Allemagne, Centre ­Culturel de Santa Cruz de la Sierra en Bolivie, ville de Harbin en Chine, Parc Rural ­Experimental de Nanterre, Biennale de Chaumont sur Tharonne en Sologne, Musée ­Bernard Boech du Pouliguen.

Elle a répondu également à deux commandes publiques importante en Bourgogne: l’une réalisée en 2012 pour le millénaire de Cluny, intitulée « visite posthume d’un moine pleurant sur ses terres », place du ­château à ­Gevrey Chambertin; l’autre réalisée en 2019 avec la ­création de quarante chapiteaux de l’Aile Nord du Cloitre canonial de la Cathédrale Saint Vincent à Chalon-sur-Saône.

                                     
 
Laëtitia de Bazelaire, Figures tutélaires, Mayaro 2020

Exposition à la Galerie Mayaro

Figures tutélaires, juin-octobre 2020

Animus, Anima aurait-on pu sous-titrer.

Dans la philosophie du Moyen-Age, anima signifie âme, et animus esprit. Elle érige un ordre qui va du corps à l’esprit, en passant par l’âme.

Ce qui frappe dans l’œuvre de Laëtitia de Bazelaire, c’est son caractère « originel et animé ». Autrement dit, ces esprits ont une âme et un corps. Bien qu’étranges, elles nous sont familières, bien que mystérieuses, elles sont bienveillantes. Elles sont pareilles à ces dieux lares qui protégeaient les familles romaines, à ces figures du panthéon étrusque, ou bien encore, à ces pierres protectrices de nos ancêtres celtes. Elles sont la représentation intemporelle et sensible du pont invisible qui relie l’esprit à la matière, à la terre, à l’univers.

Elles sont reliées à l’imaginaire du mythe dont la fonction est de donner une signification profonde au monde et à l'existence humaine. Selon Mircea Eliade : « Les mythes révèlent que le Monde, l'homme et la vie ont une origine et une histoire surnaturelles, et que cette histoire est significative, précieuse et exemplaire. Le mythe est donc un élément essentiel de la civilisation humaine ; loin d'être une vaine affabulation, il est au contraire une réalité vivante, à laquelle on ne cesse de recourir, (…) une véritable codification de la religion primitive et de la sagesse pratique. »

Le travail de Laëtitia demeure imprégné par les temps archaïques, dans le sens de « temps premiers ». Ces cultures anciennes sont par nature religieuses (relegar, qui relie). Plus proche de nous, on trouvera un lien avec l’univers symboliste : « la poésie symbolique cherche à vêtir l’Idée d'une forme sensible » dit le poète Jean Moréas pour définir ce nouveau style de la fin du XIXe siècle. Parmi les artistes plus contemporains, on peut également évoquer l’influence de Marino Marini.

Le travail de Laëtitia de Bazelaire se caractérise par sa relation très familière à la matière. Elle a grandi dans les morceaux de bois qui jonchaient le sol de l’atelier de ses parents, tous deux artistes marqueteurs. Si ses figures sont bien issues de son imaginaire, elles semblent déjà inscrites dans l’essence de la matière. Ainsi, par un travail inspiré de la main, l’artiste nous révèle avec douceur les esprits cachés de la matière.

Nicolas Floquet

 

Expositions passées 

2022 Galerie de la Faïence D'Ancy-le-Franc 2019 Musée Bernard Boesch, au Pouliguen . 2015 Art Contemporain en Paysage (biennale de Sologne), France . 2014 «Another, once again, many times more», Curator par Bob Nickas, Hampton, États-Unis . 2014 «le PRE», Park Rural Experimental commissaire Roger des Prés, Nanterre, France . 2013 Park national of Beringen, commande publique Gotha, Allemagne . 2012 Installation : nouvelle génération KPMG, La Défense, Paris. «Les gens déraisonnables sont en voie de disparition» commissaire : P.L Rinuy . 2010 Résidence au musée Herman Brachert, Svetlogorsk, enclave de Kaliningrad / Institut Français de Saint Pétersbourg, Année Culturelle échange France-Russie . 2007 Exposition Art Garden Museum, Teheran, Iran . 2008 Centre culturel de Santa Cruz de la Sierra, Bolivie . 1999 Résidence «Art Camp », Transylvanie.

 

Commandes publiques

2019 «l’invention d’un bestiaire», création des chapiteaux de la galerie Nord du Cloître Canonial de la Cathédrale Saint-Vincent de Chalon-sur-Saône . 2012 « visite posthume d’un moine pleurant sur ses terres » monument commémoratif en pierre de Bourgogne pour le millénnaire de la construction de l’Abbaye de Cluny. Commune de ­Gevrey-Chambertin, site clunésien classé Patrimoine mondial de l’UNESCO.